jeudi 20 novembre 2008

Carnassiers


Te dévorer.
Païenne croyance.
Absorber la force de l’autre.
En faisant sienne la chair convoitée.
Apprécier tes morsures.
Me laisser dévorer.
Tout entier.


mardi 9 septembre 2008

Sur la balançoire

En avant, en arrière,
A moins que ce ne soit le contraire.
Moi qui pousse et toi qui tire,
Ne croit pas que c’est pour rire.
Le vent et la vitesse nous grisent
Pendant que nos consciences s’atomisent.
Muscles tétanisés, cordes tendues à l’unisson,
Chaque va et vient fait naître un frisson.
Ton ventre contre ma peau nue,
Attise ce précieux souvenir revenu.
Et ces balancements assassins,
Feront s’accomplir nos desseins.
Où nous conduirons nos jeux innocents,
Vers quels savoureux aboutissements ?



vendredi 5 septembre 2008

Là, explorations primordiales.
Là, premiers émois nubiles.
Là, d’autres empreintes digitales.
Là, débuts de l’aventure fébrile.

Là, jeux insouciants et galants.
Là, découvertes à la Colomb.
Là, fidélités des amants.
Là, échecs et damnation.

Là, enfin l’apaisement.
Là, promesse de l’unique.
Là, choix de l’enfantement.
Là, endolorie mais euphorique.

Là, fourré touffu.
Là, éminence lisse.
Là, fruit défendu.
Là, désiré calice.

Là, feu de braise qui te consume
Là, Douceur de mes lèvres dessus.
Là, parfums marins que je hume.
Là, pour se perdre sans salut.

Que suis-je bien, là !


Supplice


Je veux que tu imagines que d’un geste lent je défais un à un les boutons de ton chemisier, en prenant soin de ne point effleurer ta peau. Le froissement de la soie qui découvre tes épaules est un appel dans la nuit.

Mon regard planté dans le tien, je laisse mes doigts flotter à quelques millimètres de toi, surtout ne pas te toucher, juste sentir ta présence, la fraîcheur de ta peau.

Puis tout aussi lentement mon index s’approche de ton sein, juste une petite touche, pas plus.
Ta peau se hérisse, pourtant il ne fait pas froid, je joue avec les petits poils fins, minuscules, juste pour exciter le derme et faire naître chez toi un frisson de désir.

Puis ma bouche, souffle doucement jusqu’au creux de ton cou un flux humide, comme l’alizé des îles. Je laisse courir ce zéphyr entre tes seins, il dévale cette vallée en te faisant soupirer d’aise.
Je pointe ma langue au creux de ton nombril, là encore ta réaction est immédiate, ton ventre s’avance pour en demander encore plus, je n’insiste pas, et passe à autre chose.

Mes dents retournent chercher le lobe de ton oreille, petit pincement, comme le bec d’un oisillon.
« Ne bouge pas ! » Je t’intime l’immobilisme le plus total, sous peine de …..

Je veux continuer ce jeu jusqu’à ce que, à bout, tu m’implores de cesser.
Mais rien n’y fera, le supplice continuera selon mon bon vouloir.

Maintenant, je m’éloigne un peu, pour te regarder, interdiction de bouger, pas encore.
Tu es là devant moi, partagée entre une pudeur nouvelle, tes bras, tes mains cherchant à dissimuler tes formes à mon regard, et la volonté de t’offrir intégralement.

Mon regard acéré ne manque pas un détail, j’observe le grain de ta peau le moindre de tes gestes, le plus petit frémissement. Tu te sens encore plus nue, à ma merci, sans défense.
J’apprécie ce moment où tu parais si fragile, j’ai envie de te prendre dans mes bras, te réchauffer, te protéger, te serrer très fort, me fondre en toi.

Je sais que tu en as envie aussi, viens tout contre moi et restons à savourer cet instant hors du temps.


Vahiné


Par-delà bien des océans, j’ai voyagé.
Au soleil brûlant des îles, ma peau s’est teintée.
Dans le bleu des lagons, l’oubli, j’ai recherché.

Emerveillé devant ces sirènes exotiques,
Admirant tous ces corps en couleurs des tropiques
J’ai ressenti un très grand un bonheur utopique,

J’ai fait un beau voyage, mais ce fut inutile.
Enchâssée en moi, mon âme est restée fébrile.
Mais bien sûr, tenter de m’échapper est futile.

Maintenant je suis devenu un hors-la-loi,
Car j’ai constaté bien vite et sans plus d’effroi
Et avec délices, que ma beauté Black, c’est toi.





Légende

C’est une histoire venue du fond des temps, certains en parlent, d’autres en rêvent, illusions de fabuleux royaumes, lieux interdits à nous les hommes et pourtant si désirables, si dangereux.
Le masculin y est proscrit, nous encourons le risque d’être capturé, assimilé.
Elles sont source de nos phantasmes, bains et plaisirs saphiques, fruits généreux et vénéneux, corps découverts mais comme blindés, esclaves, pourtant je suis volontaire.

Ah ! Boire l’hydromel du condamné, telle des mantes religieuses, le sacrifice vient seulement après.

Demi déesses dans mon panthéon lubrique, je livrerai un combat héroïque. Je veux connaître ces flèches pour enfin succomber après un duel si inégal car justement, ce sont Elles.
Féline, patiente comme un fauve à l’affût, guerrière éternelle, tu attends ta proie, ton ennemi, ton ami, celui qui t’appartiendra.

Viens-tu de ce pays de cocagne pour vous les femmes ? Pays libre, souverain, abreuvé d’absolu, sans compromission, viens-tu m’enlever, me faire prisonnier ?

Es-tu mon Amazone ?



Séismes


Comme la création originelle, Big Bang cosmologique,
Comme Gondwana qui se fracture, s’éparpille,
Comme cet aérolithe signant l’oblitération de géants sauriens,
Comme la colère du grand Barbu quand il brisa les tables de la loi,
Comme les pleurs de ce soleil se levant sur Austerlitz,
Comme ce bastion prison sombrant devant les brisants de la Révolution,
Comme le fracas du béton se brisant aux pieds de Miss liberty
Comme ces tours de Babel jumelles,
Tu me disloques,
Je te donne 12 sur mon échelle de Richter.